Je ne veux plus perdre une minute
Montage poétique et sonore à partir de textes de Marion Aubert
Quelle meilleure définition que jeu de rôle(s) pour parler d'une pièce de théâtre ? Ou même pour parler de la vie en général ? Rôles de théâtre, rôles sociaux, rôles familiaux...
Pour ce spectacle c'est bien de cela dont il est question : de jeu, de rôles, de théâtre. De « qu'est ce que c'est jouer ? »
Les actrices sont au centre d'un plateau de jeu sur lequel sont dessinés :
- leur place de départ
- des espaces de jeu
- des trajets pour y parvenir.
Il suffit de lancer le rubik's cube car à chaque espace de fiction est associée une couleur du cube. Ainsi, nous abordons évidemment les questions de la liberté, du pouvoir, des règles, du libre arbitre.
Nous aimerions aussi que ce spectacle fasse apparaître cette multiplicité de rôles et voudrions qu'il fonctionne comme une métaphore. Le jeu comme métaphore d'un fonctionnement social. Les rôles de théâtre, métaphores de rôles sociaux. Les actions de théâtre, métaphores de comportements.
Ce plateau de jeu peut renvoyer à un plateau de télé réalité. Pourtant, rien ne sonne plus faux que toute cette « réalité augmentée » qui met en exergue des personnages et des fonctionnements. Vous voulez voir la réalité ? Le théâtre vous la montre en direct car finalement, pourquoi le jeu ne serait-il pas réel ?
Extrait de texte
"J’ai des visions. Je vois le monde tel qu’il n’est pas je crois. Et dans le monde que je vois, les hommes ont des têtes de cons. Des têtes de perdus. Des têtes de jamais retrouvés. Et parfois, je tombe sur des têtes extrêmement seules aussi. Les orphelines jouent avec. Mais c’est nul parce qu’elle rebondissent mal. Les petites filles les coiffent et les maquillent. Elles leur donnent des prénoms : Eugène, Cédric, Maman, Madeleine, Bernadette... Les têtes à coiffer. Et puis elle les embrassent car elles sont très maternelles déjà. Et la marque de leurs lèvres s’imprime dans les têtes en putréfaction. Les maisons rétrécissent tellement qu’elles vont broyer les gens qui vivent dedans. Il n’y a plus d’espace. Nous sommes trop. C’est comme une espèce d’usine. On aplatit les gens pour en faire des cubes. Et dans le monde tel qu’il n’est pas, je suis un rubiscube maintenant."
